Comment réparer les visages mutilés, les « gueules cassées », de la Première Guerre mondiale ? Comment rendre leur dignité à ces milliers de soldats revenus vivants des combats, mais revenus sans nez, sans bouche, sans œil ou sans joue ? Comment faire renaître à la vie ces hommes socialement morts ? 

Le plus facile était de cacher les trous béants des visages sous un masque. Ou de recourir à la chirurgie. On ne la qualifiait pas encore d’ « esthétique ». C’était une chirurgie « réparatrice », « correctrice ». Une chirurgie dont Suzanne Noël devint grande spécialiste. Après avoir refait le nez des soldats elle continua sa carrière au service des femmes : elle pratiqua les premiers « liftings » en France et inventa la liposuccion. 

Ce type de chirurgie semble futile. Suzanne Noël la transformera pourtant en chirurgie militante au cours de la Seconde Guerre mondiale : elle modifiera le visages de résistants et de Juifs pourchassés par la Gestapo. Et tentera d’effacer les traces laissées sur les survivantes des camps nazis.

Suzanne Noël a mis la chirurgie esthétique au service de l’humanité. Pour cela, tout le monde peut lui dire « merci ». 

Aller plus loin

Tester son français :

  • Soldats revenus vivants, trous béants... et pourquoi pas vivant ou béant ? Comment distinguer le participe présent (invariable) de l’adjectif verbal (qui s’accorde) ? Explication et exercices ici et  encore  ici 
  • Réparer, carrière, Noël, : éè , ë ? Pour en savoir plus sur les accents c’est ici
  • Une chirurgie réparatrice, correctrice…. Pourquoi un féminin en « -trice  » et pas en « -teuse » ? Quelques exercices ici et là encore pour un rappel de la formation du féminin des mots et adjectifs.

Approfondir le sujet :

  • Une courte vidéo sur Nicole Girard-Mangin, première femme médecin sur le front, pendant la guerre de 14 18
  • Chirurgien ou chirurgienne, quelle impact sur l’acte médical ? découvrir les différences ici avec cette étude américaine

Vidéo :

Voir la bande annonce du film « Au revoir la-haut« , une excellente comédie d’Albert Dupontel.  C’est une adaptation du roman de Pierre Lemaitre,  prix Goncourt en 2013. Le synopsis : Un fils de bonne famille, défiguré lors de la grande guerre et qui cache son visage sous des masques, monte une arnaque aux monuments aux morts, dans la France des années folles…

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