Pourquoi le pantalon est une drôle d’histoire française ?
Saviez-vous que les Françaises ont attendu le XXIe siècle pour avoir le droit de porter le pantalon ? L’année 2013 exactement !
Jusque là, les femmes vivaient hors la loi, mais toutes, ou presque, l’ignoraient. Et s’en moquaient ! La loi de 1800 obligeait en effet celles qui voulaient « s’habiller en homme » à demander l’autorisation à la Préfecture de police.
Pendant des siècles, les femmes eurent le corps entravé dans leurs vêtements et sous-vêtements. Elles portaient des corsets qui déformaient leur corps. Ils comprimaient tellement leur poitrine que marcher ou s’asseoir était douloureux. Un astucieux moyen de les maintenir dans un rôle de représentation !
La féministe Herminie Cadolle initia leur libération avec une invention révolutionnaire : le soutien-gorge. C’était en 1899.
Le premier soutien-gorge « moderne » d’Herminie Cadolle, fut présenté lors de l’exposition universelle de Paris. C’était encore un corset, mais, coupé en deux sous la poitrine, il était plus confortable.
Il fut baptisé « Bien-être ».
Il fallut attendre la fin des années 1920 pour que la mode libère véritablement le corps des femmes, avec le look « garçonne ».
Au sortir de la première guerre mondiale, les années deviennent « folles ». Les femmes conduisent des voitures, fument, coupent leurs cheveux. Les jambes se découvrent, le pantalon est à la mode. Chemises, pull-over, maillots de bain et porte-jarretelles entrent dans les vestiaires féminins. Coco Chanel impose, avec des vêtements fluides, simples et pratiques, une nouvelle silhouette française. La femme émancipée de l’entre-deux-guerres a l’allure masculine.
Aujourd’hui, huit françaises sur dix portent un pantalon plus de quatre jours par semaine. Le ministère des droits des femmes a mis fin, en 2013, à l’interdiction du port du pantalon avec ce motif : incompatibilité » avec les principes d’égalité entre les femmes et les hommes », inscrits dans la Constitution.
L’égalité, on le sait, ne saurait se résumer au vêtement. Disons que c’était un pas, symbolique, dans la bonne direction. Mais le chemin vers l’égalité est encore long !
Aller plus loin
En France, la liberté des femmes passe aussi par des politiques familiales adaptées :
« Le but des politiques familiales françaises, c’est de donner aux femmes la possibilité de poursuivre une carrière professionnelle et une carrière familiale… », voilà ce que nous explique Roselyne Bachelot, ancienne ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, dans cette vidéo du MOOC Ensemble en France .