« Travail, Famille, Patrie » : le régime de Vichy balaie en trois mots les grands principes républicains « Liberté, Égalité, Fraternité », nés avec la Révolution française. Nous sommes en 1940, les Allemands occupent la France, l’« État français » remplace la République. Le gouvernement quitte Paris et s’installe à Vichy. Au même moment, en Angleterre, naît la « France libre » du Général de Gaulle.
Le régime de Vichy, autoritaire, est basé sur le culte de la personnalité de son dirigeant, le maréchal Pétain. L’Assemblée nationale lui a donné les pleins pouvoirs, et le nouveau régime s’empresse de bafouer les principes démocratiques les plus élémentaires : Philippe Pétain détient plus de pouvoirs que Louis XIV : il n’a pas besoin de soumettre ses actes au Parlement parce qu’il n’existe plus : le Sénat et Chambre des députés sont « ajournés ».
La « Révolution nationale » est l’idéologie officielle du régime de Vichy : ses principes reposent sur des idées d’une droite très nationaliste, antirépublicaine, antidémocratique où l’« ordre moral» est de rigueur.
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Série d’affiches « Travail, Famille, Patrie » de Villemot, 1943.
La chasse aux communistes et aux francs-maçons s’organise, la persécution des juifs s’intensifie. C’est ainsi que le régime de Vichy, qui collabore avec les nazis, déportera vers les camps d’extermination allemands 75 721 Juifs, dont près de 11 000 enfants.
Le régime de Vichy, qui prend fin avec la libération de la France en aout 1944, reste une véritable tâche dans l’histoire de France. Il sera déclaré « illégitime, nul et non avenu » par le général de Gaulle.
Philippe Pétain sera jugé en 1945 pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison par la Haute Cour de justice. Frappé d’indignité nationale, il sera condamné à mort. Il verra sa peine commuée, en raison de son âge, 89 ans, à l’emprisonnement à perpétuité.
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